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Les voluptés du temps
17 novembre 2018

O comme... Oc, Oil et Ordonnance!

S'il m'amuse d'imaginer qu'au milieu de mes rêves, mes ancêtres maternels et paternels me rejoignent pour une soirée de folie, il m'est encore plus risible de les "entendre" converser ensemble...

Mon côté maternel, pour dire oui, disait "oc" et mon côté paternel disait "oil"! Et si ça ne s'arrêtait que là... Pour moi, même un patois des plus simples m'est incompréhensible!

Ce qui me fait sourire, c'est que j'habite maintenant au croisement des deux "régions". Si je remonte le temps, aurais-je parlé oc ou oil? 

En 1539, à Villers-Cotterêts (Aisne) , un texte législatif est édicté par le roi de France François Ier et le français devient la langue officielle du droit et de l'administration, en lieu et place du latin mais aussi des dialectes et langues régionales... Euh oui, je veux bien l'entendre comme cela si Wikipédia le dit, sauf qu'à l'époque, nos anciens avaient autre chose à faire qu'à apprendre ne serait-ce qu'à parler cette langue... 

2 articles se rapportent à la langue Française, le 110 et le 111.  articles sur 192 en tout, mais je reviendrai sur certains autres, un autre jour.

« art. 110. Que les arretz soient clers et entendibles Et afin qu'il n'y ayt cause de doubter sur l'intelligence desdictz arretz. Nous voulons et ordonnons qu'ilz soient faictz et escriptz si clerement qu'il n'y ayt ne puisse avoir aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander interpretacion.

(Que les arrêts soient clairs et compréhensibles, et afin qu'il n'y ait pas de raison de douter sur le sens de ces arrêts, nous voulons et ordonnons qu'ils soient faits et écrits si clairement qu'il ne puisse y avoir aucune ambiguïté ou incertitude, ni de raison d'en demander une explication.)

art. 111.De prononcer et expedier tous actes en langaige françoys Et pource que telles choſes sont souuenteſfoys aduenues ſur l'intelligence des motz latins cõtenuz eſdictz arreſtz. Nous voulons q~ doreſenauãt tous arreſtz enſemble toutes autres procedeures ſoient de noz cours souueraines ou autres ſubalternes et inferieures, soyent de regiſtres, enqueſtes, contractz, commiſſions, ſentẽces, teſtamens et autres quelzconques actes & exploictz de iuſtice, ou qui en dependent, ſoient prononcez, enregistrez & deliurez aux parties en langage maternel francoys, et non autrement.

(De prononcer et rédiger tous les actes en langue française Et parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la [mauvaise] compréhension des mots latins utilisés dans lesdits arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts ainsi que toutes autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les autres actes et exploits de justice qui en dépendent, soient prononcés, publiés et notifiés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement.) »

Je vous le concède, à cette époque, même François Ier ne maîtrisait pas le français, enfin, celui que l'on connaît, il parlait ce que l'on appelle aujourd'hui le vieux françois et rien à voir avec son prénom!

Le décret du 2 thermidor An II (20 juillet 1794) impose le français comme seule langue de toute l’administration! On est plus de deux siècles après Villers-Cotterêts. 

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